Tisseuse sous la mer
TISSEUSE SOUS LA MER
Tisseuse sous la mer,
Tisseuse saoule, amère,
Déjà croise le fer,
Toujours toise l’enfer.
Elle a tiré ses mots
Du puits noir de mes maux,
Elle a noyé l’amer
Dans le vert de la mer.
Dans la vague où l’âme erre,
La sépia mortifère
Était son sanctuaire…
Et, tels des bris de verre
Gisent les fils défaits.
Tisseuse, tu reposes :
Plus de rêves… Des faits
Dans tes mains se déposent.
Je ramasse la terre
De mes désirs épars ;
Leur absence m’atterre,
Je suis sur le départ.
J’ai perdu le fil d’or
De la fille aux yeux verts ;
Poète gris de vers
Pris dans la toile, dors !
Les rêves rassemblés,
Tendres comme les blés,
S’envolent à foison :
Bouts rimés sans poison
Où, alanguie, tu règnes,
Toi, tisseuse sans fin,
Dans la vague qui saigne
De n’assouvir ta faim.
Mes écrits tant aimés,
Ces traces si fugaces,
Partout ont essaimé
Loin de mon âme lasse.
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