Le poisson
Nous sommes plusieurs à danser comme des machines infernales sur une musique au rythme excessivement lent, nous frappons dans nos mains, nous buvons nos verres de lait fraise à la régalade, sans qu’une seule goutte ne glisse sur nos mentons, nos avant-bras, nos vêtements, ne tombe à terre. L’intervention musclée d’un poisson stoppe net nos élans de joie. Quand il s’en va, quatre d’entre nous manquent à l’appel. (L’appel est ferme, guttural, radical).
Nous les cherchons, devant, derrière, autour, dedans, dehors, rien. Et dans nos bonnets, rien. Et dans nos chaussures, rien. Et dans nos têtes, rien. Et dans nos cœurs, un poisson. Et dans le moteur du pick-up, un poisson.
Ce n’est que beaucoup plus tard que nous les retrouvons, ensemble, heureux, secs, sentant le poisson, parlant le poisson, rêvant de poisson.
Et le soir, du poisson au dîner.
Sous la couette, un poisson.
Au petit-déjeuner, du poisson.
Nous poissons tous, tout le temps, et l’on n’y peut rien.

Quelle poisse! C'est un texte pourtant frétillant.
RépondreSupprimerRien n'ARRÊTE vos jeux de mots !
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