Le tri
Coincé à demi retourné derrière quatre barreaux polymères
Oiselet privé d'espace
Aux contorsions hideuses
J'aperçois le rideau de pluie d'un horizon cisaillé en diagonale
Et les gouttes par caillots verts et noirs
Creusent des sillons profonds
De l'occiput au lobe frontal
- Vertigineuses les ornières
Où s'accrochent les souvenirs perclus des belles renommées
Petits monstres polis à l'œil irrésistible
J'en vois qui s'égosillent en tentant de gagner la surface
J'en vois catapultant leurs congénères parvenus au seuil de la raison
J'en vois chanter trop juste aux refrains des possibles
Et j'en vois exsuder encore
Le fielleux parfum des occasions manquées
J'ai souffert des calamités passagères
Aquilons sur aquilons
Courants exponentiels
Embardées spectaculaires du cargo des sentiments
Baisse du pavillon
Absence du timonier
Déjà trempé mon hypophyse
Ravagé à sa base et crevé pour l'ensemble
Vais-je duper ces monstres aux vertèbres saillantes
Aux cornes d'obsidienne à la queue de basalte
Écumant aux abords du cratère fumant
- Comment trier les mots qui le jour assassinent
Et qui la nuit tombée exhument leur victime
Suis-je mot ou victime
Mon nom est-il encore incrusté dans la stèle
Ma mémoire flotte sans bouée dans la coulée de lave
Je la vois qui réclame une bouffée d'air pur
Je la vois qui réclame un morceau d'avenir
Pour ne paraître plus
Qu'un sourire extensible à l'infini des Mondes
Si demain je pouvais m'extirper des barreaux
Survoler ce bouillon qu'entretient le cortex
Devenu mer étale au moment de l'envol
Et suivre cette mer abreuvée de soleil
Et suivre ce soleil en oubliant le reste
14 janvier 24
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