Fredaine
Je développe une tringle de vent dans la paume de ma tête
Et la mer glisse entre mes doigts.
Je suis la risée des grosses batailles, la rincée du système académique.
Mais quoi ? -
On s'assoit au soleil, on pense, on fuit, et même les pigeons passent à l'oblique au-dessus de la cage de mes doutes.
J'ai peine à voir le micocoulier comme le réceptacle idéal de leur acte démystificateur, et pourtant.
J'ai compris que je suis compagnon de l'angle, principe nécessaire au prolongement de la rêverie.
Ici, j'ai bâti des forteresses.
Ici, j'ai souhaité le silence.
Ici, j'ai tenté de rhabiller mon cœur.
Ici, j'ai laissé mon ombre portée.
Souvent d'un promontoire je porte à l'horizon un regard interrogateur, comme si quelque vaisseau de quartz s'envolait pleines voiles vers un empyrée que j'ignore.
Et j'ignore ce que cela signifie.
Indifférent au lion de marbre qui me contemple, je placarde mon vague à l'âme contre un arbre de Judée, vieux réflexe imbécile mais propice au changement.
J'en appelle aux chromes chatoyants, ceux-là mêmes qui me disent que rien n'est fini, et j'intègre le cortège gracile de mes petites satisfactions : un mot, une teinte, une idée.
(Mon masque s'abaisse et se lève).
Pour une progression plus aisée dans les allées du parc j'ai quitté ma colonne vertébrale, au su et au vu des merles moqueurs.
Qu'importe. Je la reprendrai à la dérobée.
On se souvient des siècles de froissement.
Alors voilà que je déambule les yeux rivés sur l'éclat du vaisseau, sans effet supplémentaire qu'un tissu de vérités, flasque, ductile, mais bien réel.
(Vous m'avez suivi jusqu'aux premiers méandres de mes veines caves).
Quand j'ai retrouvé la fourmilière, j'ai réactivé mes phéromones de neutralité.
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