Ocre et soleil

 

L’été prendra le pain

Des laboureurs de la page vide,

L’été tendra la main

Aux arroseurs de la terre aride.

 

Toujours l'ocre, et le soleil.

Le tourbillon des idées

Est enfoui dans le sommeil

Des vieilles carnes ridées.

 

Et le temps passe,

Ennemi des parcours achevés.

Poussière et crasse

Sont l'ornement des ballots crevés.

 

Et les grenouilles séchées

Sont aplaties sur la route,

Et les rimes ébauchées,

Nous les conserverons toutes.

 

C'est le tracteur des remords

Qui passe, avec à son bord

Des vivants au triste sort

Et des morts avec leurs torts.

 

Mais ils reviennent !

Ils reviennent, tous ces mots canailles

Et se maintiennent

Quelque part au fond de nos entrailles.

 

Combien de poètes s'en vont

Troquer leur âme au marché noir ?

Ceux qui restent, nous les trouvons

Enracinés dans leur terroir.

 

L'été aura ses fous

Qui écriront les tempes battantes.

L'été fera de vous

Des dénicheurs de gloire latente.

 

 

Mai-juin 2012



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