Flux et reflux


Passages silencieux des mortes nues,

Et trois, quatre, cinq matelots essorés

Plaquent leur lippe contre le rideau de pluie.

Marseille s'est ébrouée tout à l'heure,

Pâle populaire et pauvre d'ordre et de gaieté,

À peine percevant sa retraite de février.

On les a retrouvés malades,

Les triporteurs de virus protractiles,

Yeux d'iguanes braqués à chaque croisement,

Et les rustines sèches des gommes haletantes

Prolongeant le traitement.

Vibrions colériques et sceptiques,

Grains en roue libre,

Crachinades réglementées,

Marseille où habitent les fées indésirables,

Flux et reflux des maux séculaires

Se disputant la primauté des origines;

Marseille aligotée croit pouvoir se délier la langue.

Ici les places sont chères,

Ici coqs et renards se mirent en chiens de faïence,

Le céramiste aux abois doit sculpter son mal en patience.

Recueille-toi, matelot,

Cisèle ta propre épitaphe,

Tu n'as que l'embarras du choix,

Arrose la terre qui t'a vu naître,

Fais germer la fine fleur,

Et s'il reste l'amer,

C'est qu'il est temps d'arracher le chiendent.



Fusion des êtres nonpareille =>

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