Le cogneur
Nous suivons un homme marchant seul dans une rue pleine de monde, à l’heure où les gens sortent du travail.
Voilà qu’il se met à cogner une voiture garée à la régulière sur une place de parking.
Il cogne, et les témoins se demandent pourquoi.
Nous le suivons dans une rue pleine de monde, à l’heure où les gens sortent du travail.
Il s’en prend à présent à la porte d’un magasin, qu’il cogne, qu’il cogne.
Il cogne, et les témoins se demandent pourquoi.
L’homme poursuit son chemin jusqu’à un énorme panneau publicitaire qui fait face à une station de métro.
Levant la tête, il le regarde, un temps, puis le cogne, bim, bam, boum.
Il cogne, et les témoins se demandent pourquoi.
Nous le suivons dans une rue pleine de monde, à l’heure où les gens sortent du travail.
Le propriétaire de la voiture cognée revient, voit les marques de coups sur la tôle, et se demande pourquoi.
Le gérant du magasin sort, regarde la porte abîmée, et se demande pourquoi.
Le panneau frappé se retourne, constate les coups sur son plexiglas, et se demande pourquoi.
La rue est pleine de monde, c’est l’heure où les gens sortent du travail.
C’est l’heure où le monsieur revient, droit sur nous, et nous cogne, nous cogne, pif, paf, pof.
Il nous cogne, et nous nous demandons pourquoi.
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