Les gouttes de sueur
C’est une salle de sport bruyante et noire de monde que je découvre un soir. Le coach sportif est très très musclé, dynamique et plaisante tout le temps, surtout avec la gent féminine.
Il y a tout plein d’appareils étranges que les utilisateurs font fonctionner en permanence.
Il y a plusieurs recoins dans lesquels on court, on gesticule, on gigote, on danse.
Il n’y a pas de chats, ni de tamanoirs.
Les utilisateurs des machines ont tantôt les bras ou les jambes levés, tantôt baissés, tantôt pliés, tantôt dépliés, et les bustes et les nuques montent et descendent, les bassins pivotent ou vrillent, de bas en haut, en haut en bas, de droite à gauche, de gauche à droite.
Il faut s’accrocher, oui il faut s’accrocher.
Il faut s’accrocher aux poignées, ne pas les lâcher, ne jamais les lâcher, sinon c’est la voltige, la cascade, la plongée spectaculaire.
Il n’y a pas de chats, ni de tamanoirs.
Tout fuse et tout tombe, les rires, les cris, les dos, les gouttes de sueur.
Des oreilles, beaucoup d’oreilles, des écouteurs, beaucoup d’écouteurs.
Et du souffle, du souffle, du souffle.
Il faut beaucoup de souffle, oui beaucoup de souffle, comparable à celui du grand dauphin ou tursiops pour les connaisseurs.
Nous ne connaissons pas tous le souffle des gens.
Est-ce que je connais mon souffle ?
Est-ce que je connais ces gens ?
Dans cette salle de sport, il y a des gens très très musclés qui se connaissent et d’autres moins musclés qui se connaissent aussi mais cela ne veut pas dire que les gros musclés ne connaissent pas les pas gros musclés, ni que les pas gros musclés ne connaissent pas les gros musclés qui eux-mêmes…
Dans cette salle de sport, il est moins important de connaître le souffle des tursiops que de connaître son propre souffle.

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