Le boeuf et la mer
C'est la mer, un bœuf près de l'eau. Sa silhouette massive et brune se détache nettement sur l'écume des tempêtes, bouillon tenace et vibrant, souillé à la plongée, blanchi au ressac.
Le bœuf dit : "Vous me trouvez beau". À cet instant, le bœuf prévient de toutes les racines du mal, qui telles des carottes se sont présentées à nos yeux.
C'est la grande lessive qui continue, c'est la plage qui éclate au soleil, crépitant de joie, la plage hospitalière aux étendues maternelles, cathartiques, que de petits danseurs décapodes ont dejà recommencé à divertir.
C'est là que nous déposons nos sacs de peines, lestés naguère pour mieux sombrer ; c'est là que nous caressons le bœuf, docile au garrot, ouvert aux flatteries, offert à la vidange de nos fiels carnassiers.
Ainsi, nous renonçons au grand bain, à la noyade dont les faisceaux vertigineux avaient déjà cherché à nous étourdir.
Nous préférons à la fureur des eaux le clapotis sucré d'un pied allègre, sautillant, invité aux danses frivoles, et disposé à entamer, sur le sable, la marche du Renouveau.
Mai 2024
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