La grenouille et les quarante rats
Quarante rats sont en vadrouille,
En quête de bonne tambouille.
Ils entrent dans une gargouille
Où, entre trois plâtrées de nouilles,
Mijote un plat de ratatouille
À côté d'un baquet de rouille.
Ils touillent, touillent, puis patouillent,
Ils fouillent, fouillent, puis trifouillent
Et tour à tour ils se barbouillent
Et jamais ne se débarbouillent !
Pendant que l'un, en vraie fripouille,
Sur son compère en écrabouille,
L'autre, en se pourléchant la bouille,
Gonfle son ventre qui gargouille.
Sortie du fond de la gadouille,
Voilà qu’arrive une grenouille
Qui, s'adressant à ces arsouilles,
Leur dit : « Je ne veux pas d'embrouilles !
On les connaît, vos carambouilles
Et toutes vos carabistouilles !
Si l'un d’entre vous me chatouille
Ou, pis encore, me grattouille,
Je fais venir une patrouille,
À moins que je ne vous zigouille,
Et vous verrez si je cafouille !
Les rats rient tant qu'ils en bafouillent :
- Dis-nous comment tu te débrouilles ?
Fais-nous voir comment tu te mouilles !
Ne vois-tu pas qu'on a la trouille ?
Outrée, l'intruse leur bredouille :
- Vous cherchez des ennuis, gribouilles ?
Pour moins que ça, certains dérouillent
Et on retrouve leurs dépouilles
Infestées de fourmis qui grouillent !
Suppliants, les rats s’agenouillent :
- Oh ! Par pitié ! Tu la verrouilles
Ta bouche en forme de citrouille ?
Allez ! Fiche le camp ! Et grouille ! »
Figurez-vous que la grenouille,
Lassée d'entendre ces andouilles
Imbus de leurs tristes magouilles,
Habilement, se dépatouille
Pour dénicher fusil et douilles,
Et, de retour, les escarbouille.
« Aïe ! Ouille ! Ouille ! Aïe ! Ouille ! Aïe ! Aïe ! Ouille ! »
Depuis, leurs tristes peaux pendouillent
En attendant qu’on les épouille.
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