La compétition
De jeunes gens athlétiques courent autour du stade, la piste est tracée à la perfection, des perches se courbent, des javelots et des marteaux fusent dans le ciel, pendant que des fourmis rouges emportent une vieille mouche un peu morte dans leur garde-manger.
Si un pygargue à tête blanche venait à passer juste à ce moment-là, par exemple, il serait probablement transpercé au vol par l’un des javelots.
Il y a de longues jambes minces qui se déploient au-dessus de hautes barres, ainsi que des biceps prononcés qui propulsent loin dans l'air des boules de sept kilogrammes et vingt-six grammes appelées poids par les spécialistes du genre.
Parmi les dix-huit mille trois cent quatre-vingt-neuf spectateurs dans le stade à cette heure de la journée, on ne compte pas de fantômes.
Cent cinquante-sept personnes ne se sentent pas concernées par ce qui se passe, ayant accepté de venir uniquement pour honorer une invitation.
Dix-sept mille huit cent soixante-quatorze spectateurs des deux genres portent des t-shirts, des polos, des débardeurs, des bustiers, des tops ou des caracos, car la température estivale excède trente et un degrés Celsius.
Parmi la gent masculine, huit-mille cinq cent treize ont choisi le bermuda, trois cent vingt le short, alors que trois mille cent quarante-six ont préféré le jean, malgré la chaleur.
Chez les personnes du sexe opposé, vous trouverez deux mille deux cent quinze jupes, neuf cent onze leggings, neuf cent quatre-vingt-trois shorts et seulement soixante-dix-huit robes.
Toutes les autres tenues ne figurent pas dans cette comptabilité, car il est trop fastidieux d'en faire un relevé précis.
Les fourmis rouges en ont fini avec leur victime, à présent elles en cherchent une autre.
C'est au tour des disques de décrire de jolies paraboles qui suscitent beaucoup d'engouement.
Les épaules des discoboles se distinguent par une convexité luisante et insolente.
Celui qui n'est pas suffisamment entraîné n'a pas sa place dans ce type d'exercice.
Certains champions provoquent les hourras de la foule, tandis que d'autres quittent le stade la tête basse.
Personne, dans le stade, ne voit les fourmis rouges progresser sur la pelouse, et personne ne sait qu'elles vont s'en prendre à un gendarme inexpérimenté.

La loi du plus fort règne chez les athlètes, comme chez les insectes, en plus d'un vautour rôdant toujours quelque part! Les sponsors ont pensé aux statistiques avant d'étaler leur banderoles .... Heureusement, l'auteur nous arrache un sourire grâce à son olympique jeu d'écriture !
RépondreSupprimerMerci ! Je n'étais pas en compétition, j'étais sans doute l'un des spectateurs en bermuda. En revanche il serait intéressant de me dire précisément ce qui vous a fait sourire dans cette compétition, et surtout, avec combien de dents vous pensez avoir souri.
SupprimerMon dentier est restée dans le gobelet de la salle de bains, ce jour là....Néanmoins je portais une robe à pois (102 au total, 4 coloris différents sur l'ensemble) et un chapeau tressé de 23 brins de paille.
RépondreSupprimerBien. Votre sourire était donc imparfait. La robe à pois, ainsi que le chapeau n'étant pas pris en compte parmi les spectateurs du stade, la compétition peut continuer. Je vous remercie.
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